23 mai 2008

Compassion

La majorité des dossiers dont je m'occupe au bureau ont trait à des successions : de près ou de loin.

Aujourd'hui je me pose la question de la compassion. Au bout de plus de six mois, suis-je encore capable de compatir à la douleur des familles ? Large question... Moi qui au cours de mes études me promettait de ne jamais tomber dans les travers de certains collaborateurs ou notaires qui se moquent royalement de leurs clients voire n'exprime aucun sentiment à leur égard, je me rends compte qu'actuellement je deviens de plus en plus comme ça.

J'ai depuis longtemps cessé de présenter mes condoléances aux familles qui viennent me trouver afin que l'étude prenne en charge la succession d'un proche. En effet en un mois de temps j'ai présenté mes condoléances au moins une vingtaine de fois... Et puis celà devient tout à fait hypocrite à la fin. "Je vous présente toutes mes condoléances Madame". Au fond de moi je me demande en la regardant ce qu'elle amène comme type de dossier ladame en question. Non, je ne fais pas ce boulot pour ça.

Cessons d'être hypocrite. J'ai cessé de présenter mes condoléances. De toutes façons les clients ne sont sans doute pas là pour ça. Certes, c'est peut-être un moyen de les mettre à l'aise, de dire qu'on les comprend... Je préfère les autres moyens, qui généralement produisent de meilleurs effets : la gentillesse, sans tomber dans la mièvrerie, l'humour (si, si!), et la confiance.

Et puis il faut le dire, des veufs/veuves qui sont complètement effondré(e)s par la disparition de leur conjoint ou autre, c'est rare. Certains sont complètement abattus. Genre piqué par la mouche "tsé tsé". Travailler avec ces gens, c'est l'horreur absolue. Ils sont plombant, ne communiquent pas les éléments qu'ils devraient communiquer, sont amorphes etc. Les pires selon moi, peu importe que le dossier soit simple ou compliqué. Avoir une conversation avec ce type de personne à 9h du mat', ça plombe la journée.

Je crois qu'au final, je suis -heureusement- compatissant. Pas dans l'immédiat à la première rencontre, mais en tout cas au fur et à mesure que j'apprends à découvrir les gens. Certains sont pressés et traitent ce dossier comme une formalité. Là, on est de simples exécutants. D'autres sont plus affectés - tout dépend aussi des situations - et dans un tel cas, on peut jauger leur détresse et la compassion s'exprime par la volonté que l'on a de les aider, quitte à aller au délà de la mission du notaire. Je pense notamment à un dossier ou nous avons tenté avec les services sociaux d'obtenir des diminutions de factures d'hôpital, de mettre au clair la situation d'une toute jeune veuve, mère de famille complètement perdue, bref, autant de petites choses qui s'il ne me laisse pas un regard de pitité dans les yeux quand je rencontre les gens montrent qu'on est avec eux.

Seulement, les gens le comprennent-ils ? Il est vrai que certains veulent recevoir des gentilles phrases, mais que diable, nous ne sommes pas des psychologues, non ? Alors si une grande partie de notre boulot reste social, malgré tout, il faut savoir poser une limite. De temps en temps, celà nous fait plaisir -devant des clients envahissant- mais à d'autres moments, on aimerait encore pouvoir faire plus... Mais comme dit mon boss, "Sébastien, tu n'es pas le shériff de la famille, tu ne peux pas non plus tout faire pour eux et décider pour eux" Oui, mais quand ils ne bougent pas et se mettent sans s'en rendre compte en danger ?

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Un notaire agresse un couple de sourds-muetssamedi 31.05.2008, 21:51

Un ancien notaire a fait feu samedi sur un couple de sourds-muets qu’il avait pris pour des cambrioleurs, samedi après-midi à Fexhe-le-haut-clocher (province de Liège). Le couple devait conduire ses trois enfants à une fête d’anniversaire organisée au bowling de Crisnée, mais s’est perdu en chemin. Il s’est arrêté chaussée verte à Fexhe-le-haut-clocher et s’est dirigé vers un homme qui se trouvait à l’entrée d’une propriété. Il s’agissait de l’ancien notaire Georges D., âgé de 46 ans. Le père et la mère des enfants ont tenté, tant bien que mal étant donné leur handicap, de demander leur chemin. L’ancien notaire, qui a déjà été victime de plusieurs cambriolages, a cru avoir affaire à des malfaiteurs. Il a frappé le mari d’un coup de crosse avec un revolver GP 9mm. Pris de panique, les deux sourds-muets sont retournés en courant vers leur voiture et ont démarré, un mouvement de retraite qui n’a visiblement pas suffi au notaire. L’homme a tiré à cinq reprises en direction de la voiture, les balles allant se loger dans la carrosserie et l’une d’elle crevant même un pneu. Le couple a néanmoins réussi à prendre la fuite et à prévenir la police.

10:37 PM  

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