11 avril 2010

"Malavita encore" - Tonino Benacquista

Mazenc en Provence : on retrouve la famille Manzoni originaire de New-York. Ils ont comme nom de famille officiel "Wayne". Avant, alors qu'ils habitaient en Normandie, c'était "Blake" leur nom de famille (voir du même auteur "Malavita"). Pourquoi changer de nom ? Parce que les Manzoni font partie du programme de protection des témoins du FBI. Capo repenti de la mafia new-yorkaise "La Cosa Nostra", Gianni (Fred Wayne) a témoigné contre ses pairs et sa tête a été mise à prix pour plus de 20.000.000 de dollars.

Le problème c'est que Fred Wayne est un véritable idiot doublé d'un égoïste. Il a mis toute sa famille par terre et ne s'en rend absolument pas compte. Il multiplie erreurs et bêtises donnant de nombreuses sueurs froides à Tom Quint, l'agent chargé de sa protection. Tout a commencé quand Fred s'est improvisé écrivain - il s'ennuie ferme dans ce village français - et voulu publier un roman expliquant en long et en large les méthodes de La Cosa Nostra. Ensuite, tout s'est enchaîné dans sa vie comme dans celle de sa famille.

Drôle, bien écrit, sans longueur, ce roman noir est parfait à mes yeux... J'avais beaucoup de mal à le lâcher. Sur l'échelle de l'idiotie et de l'égoïsme, Fred est à 150 sur 100 et les situations qui en découlent sont hilarantes. A côté de l'histoire du capo repenti, on suit celle de son épouse, de son fils et de sa fille qui tentent tant bien que mal de vivre une vie normale et doivent composer avec leur père qui n'arrive pas à se faire à une "vie normale".

Sorti en 2008, j'attendais que ce romain sorte enfin en Poche. C'est fait.

Vous passerez un excellent moment de lecture !

Tonino Benacquista
"Malavita encore"

05 avril 2010

"Le Scaphandre et le Papillon" - Jean-Dominique Bauby

L'histoire vraie d'un homme atteint du Locked-in-Syndrom (LIS).
Le 8 décembre 1995, la vie de Bauby bascule : victime d'un accident cardio-vasculaire, il se retrouve enfermé dans son corps, totalement paralysé, avec désormais comme seul et unique moyen de communication une paupière. Hospitalisé à Berck-sur-Mer, il va dicter petit à petit son récit à Claude qui épelle l'alphabet lettre par lettre.
J'avais envie de lire ce récit de vie depuis longtemps déjà et puis le 18 janvier dernier, une de mes amies a tristement rejoint la petite communauté des LIS. Alors, ce livre s'est un peu imposé à moi.
128 pages pour se rendre compte de la vie d'un LIS vue de l'intérieur. Bauby est tour à tour résigné, révolté, triste, heureux. Il raconte ses souvenirs : sa vie d'avant, sa vie de maintenant, les surnoms qu'il a donné au personnel soignant et qu'il garde pour lui seul, le regard des autres, le regard de ses proches.
La qualité du récit et de l'écriture dévoile un travail titanesque. Confronté à la difficulté et à la lenteur de la communication Bauby livre un récit absolument poignant, simple et vrai.
Un petit livre dont on sort grandi.
PS : Amis de Caroline, je peux vous le prêter.
Et pour aller plus loin :
Un second récit, porteur d'espoir, quelque peu plus pragmatique :