26 septembre 2007

Allo, Monsieur Dupuis ? Je ne veux plus signer !

Le notariat réserve bien des surprises... Depuis le trois septembre, j'ai pu en avoir un aperçu : de la dame qui rentrant dans le bureau éclate en sanglot avant de dire quoique ce soit, du monsieur à la braguette jaunie qui demande à valoriser la poche urinaire de son épouse d'un point de vue successoral (heureusement que ce n'est pas moi qui l'ai reçu ce type!), à l'autre homme qui fait des rôts hyper discrèts mais puant comme jamais, jusqu'à Madame X aujourd'hui.
Madame X. Elle est venu trouver le notaire la semaine passée avec son futur époux. Renseignements pour un contrat de mariage. Au cours de l'entretien, le notaire a un doute sur les capacités mentales de X. (Genre vraie cruche). Après une rapide recherche, ses doutes sont confirmés. Madame X est incapable et est pourvue d'un administrateur provisoire. En gros, elle ne peut signer le contrat de mariage elle-même, c'est son administrateur provisoire, ici un avocat, qui doit demander l'autorisation au juge de paix pour pouvoir signer à sa place.
Oui, mais... Le mariage est fixé ce samedi. Il faut aller vite, très vite. Hier soir, Madame X, vraiment pas futée pour un sous arrive à l'étude. Je la reçois. Elle fanfaronne : elle a l'autorisation, elle sort de la justice de paix. Que nenni ! Elle me montre l'ordonnance de fixation.
Je la remballe. Il me faut l'ordonnance d'autorisation du juge. Je ne la reçois pas. Ce matin, je téléphone au greffe : on fait le nécessaire. Chouette, ces gens vont pouvoir signer leur contrat de mariage. Je reçois à 9h28 l'autorisation, tombant du fax.
Oui mais : le notaire est à l'étranger. Il faut trouver un substituant. Après plusieurs coup de téléphone, tentant de combiner l'agenda de l'administrateur provisoire et celui du notaire substituant, on trouve un créneau : ce soir 16h00 : je les reçois, fais la lecture de l'acte, puis on va authentifier tous ensemble chez le notaire subsituant.
15h54, Myriam, secrétaire des plus efficace, sympathique et énergique s'il en est m'annonce tout de go : Madame X ne veut pas venir. Elle veut un rendez-vous avec le notaire après son retour de vacances.
Alors là, je dis NON. 15h55 : je téléphone à Madame X, lui expliquant ses possibilités : ou bien elle vient et elle signe, ou bien elle reporte son mariage. Pas question de se marier sans contrat de mariage : son futur époux est indépendant, ils ont tous deux des enfants d'unions précédentes : il y a des gens à protéger. Négociations ardues, j'ai l'impression de gronder un enfant capricieux au téléphone. L'enfant a 35 ans.
15h58, l'administrateur provisoire arrive : les négociations continuent au téléphone. Madame pleure. Le fond de l'affaire : soit elle a honte, soit elle est déboussolée, soit elle ne veut plus voir Maître Z, l'administrateur. Elle me raccroche au nez. Elle refuse tout.
Cette dame n'a vraiment pas toute sa tête. Consternation dans l'étude : l'homme qu'elle va épouser est quelqu'un qui a justement toute sa tête et qui visiblement ne rend pas compte de tout. Mode concierge "on", on suppute sur les vraies raisons du mariage (langue de vipère quand tu nous tiens)
16h00, je reçois Maître Z et lui explique la situation. Elle m'annonce que Madame X n'en est qu'à son troisième coup d'essai. Complètement déstabilisant.
16h10 : coup de téléphone au futur époux pour tenter de voir plus clair. On me dit qu'ils sont devant la porte. OUF !!!! Je les reçois. Fais la lecture de l'acte (grande première) et leur donne commentaire de ma lecture.
16h20 : on part tous chez le notaire substituant qui nous prend au déboté entre deux rendez-vous. On patiente dans la salle d'attente ou sans crier gare, un jeune couple avec un tout petit bébé sort tout l'attirail à langer et change leur gosse sur la banquette de la salle d'attente. Du jamais vu.
16h50 : après vérification des identités, c'est signé. Monsieur B et Madame X pourront contracter mariage devant l'officier de l'Etat Civil de la Ville de La Louvière ce samedi, en toute sécurité.
Lundi soir, je me suis mis à jour en ce qui concerne la nouvelle loi sur le divorce. J'espère ne pas devoir la leur expliquer voire appliquer un jour...
C'est un boulot passionnant !

09 septembre 2007

Le plaisir des choses simples


Hier, j'étais au mariage de Gaëlle et Alexis : un mariage absolument superbe, en toute simplicité, à l'image d'eux-mêmes. C'était un moment magique, emprunt d'émotions, de rires et d'amitié! Les voilà partis pour l'Indonésie en voyage de noces... Félicitations aux jeunes mariés!



J'ai tant de choses à raconter... Mes vacances en Ecosse, en Suisse, mon boulot, et j'en passe. Mais je préfère vous parler de choses simples. De plaisirs simples.


Ce matin, en me levant, je me suis offert un de mes petits plaisirs simple: si Amélie Poulain aime plonger sa main dans les sacs de grains, casser la croûte d'une crème brulée avec le dos de la cuiller, pour ma part, j'adore cirer mes chaussures. J'y passe un temps fou, une ou deux fois par moisJe les lave d'abord délicatement avec une éponge humide pour enlever la poussière, puis les sèche. Ensuite, je prends un chiffon, un peu de cirage et je frotte. Après avoir laissé reposer quelque temps, je les fait briller et j'y met du coeur ! Et surtout de l'huile de bras. Mais je ne sais pas pourquoi, j'adore ce moment... Ca me vide la tête, je me sens bien, et après j'ai le sentiment du devoir accompli. Je me suis d'ailleurs toujours demandé comment on pouvait ne pas aimer cirer ses chaussures!

Ce mariage, ce moment merveilleux et chouette m'a donc donné une envie : vous faire partager mon plaisir pour les choses simples, loin de toute superficialité ! N'allez cependant pas imaginer que j'aime cirer les chaussures de tout le monde ! Non, seulement les miennes...